jeudi 22 janvier 2009

Discours - Xavier Darcos - 22/01/09

"Permettez-moi, tout d’abord, de vous souhaiter très sincèrement, ainsi qu’à tous ceux qui vous sont chers, une belle et heureuse année 2009.
L’école est, chez nous, l’une des institutions les plus intimement liées au projet républicain. Elle est une part sacrée et intouchable du pacte social qui rassemble les Français de toutes origines. Et c’est pourquoi elle suscite autant d’attention, autant d’affection, autant de désir de protection.
L’école est la meilleure alliée du progrès social. Aussi la volonté de réforme a-t-elle toujours fini par l’emporter sur les conservatismes. L’histoire du système éducatif est faite de ces petits changements et de ces grandes ruptures qui, progressivement, ont eu raison de l’immobilisme.
Aussi, je ne crois pas que ce ministère, qui est celui de l’avenir, soit condamné à reproduire inlassablement les recettes du passé. L’égalité républicaine, la justice sociale, ne sont pas de froides abstractions. Ce sont des valeurs vivantes, actives, qui plaident pour le changement. Elles ne doivent pas servir de prétexte à tous ceux qui refusent d’admettre la réalité.
Car c’est refuser la réalité que de contester ces chiffres qui montrent que pendant des années, 15 à 20% des élèves ont quitté l’école primaire sans savoir parfaitement lire et écrire.
C’est refuser la réalité de ne pas voir que, pendant longtemps, l’école ne corrigeait plus les inégalités liées au milieu social des enfants, et laissait les fils d’ouvriers et d’inactifs seuls face à l’échec scolaire que ne connaissaient pas les fils de cadres.
C’est surtout refuser la réalité de parler bien souvent d’école sans parler des élèves. C’est pour eux que l’école existe. C’est pour eux que les Français acceptent de dépenser, chaque année, l’intégralité des recettes de l’impôt sur le revenu, soit plus de 59 milliards d’euros. Et c’est pour eux que l’école doit chercher en permanence à s’adapter.

C’est donc pour eux que je revendique la nécessité absolue de réformer notre école, parce que c’est la mission que m’a confiée le Président de la République et parce qu’elle correspond à l’engagement qu’il a lui-même pris auprès des Français. Réformer l’école, c’est aujourd’hui la condition indispensable pour la rendre plus juste et pour donner à nos enfants toutes les chances de devenir des êtres libres, auteurs de leur destin. L’intérêt des élèves, l’attente des familles, la considération due au monde enseignant : telles sont les trois préoccupations permanentes de tout ministre de l’Education nationale.

Au cours des dix-huit derniers mois, je me suis forgé la conviction que non seulement que ce ministère devait être réformé, mais qu’il était parfaitement réformable. Je ne dis pas cela pour défier ceux qui s’opposent à mes réformes mais pour apporter un message d’espoir à tous ceux qui, depuis des années, réclament des réformes et désespèrent d’y parvenir. Dire cela, c’est aussi rappeler cette conviction profonde souvent rappelée par le Président de la République, que l’école peut être – doit être – au cœur d’un véritable projet de société.

Le projet de société que les Français ont choisi avec ce quinquennat, c’est un projet qui veut donner à chaque individu toutes les chances de s’épanouir dans la société, quelle que soit son origine sociale ou culturelle, quelle que soit sa condition physique ou son lieu de résidence, en reconnaissant et en valorisant les efforts qu’il fournit pour y parvenir. Dans cette perspective, l’école n’est pas seulement le plus sûr moyen de conquérir sa liberté : elle est aussi l’une des formes de sécurités les plus élémentaires que la société propose à ses enfants.
C’est pourquoi il y avait urgence à réformer une école primaire dont toutes les évaluations, nationales et internationales, prouvaient qu’elle ne parvenait plus ni à enrayer l’échec scolaire qui touche près d’un élève sur cinq au moment de son passage au collège, ni à compenser les inégalités liées au milieu social des élèves. J’ai souvent cité cette statistique selon laquelle parmi les élèves ayant redoublé au moins une fois au moment de leur entrée en sixième, on trouve 3 % de fils d’enseignants, 7 % de fils de cadres, 21 % de fils d’ouvriers et 41 % de fils d’inactifs. Un tel déterminisme est insupportable.
Dès la rentrée 2008, l’école primaire a été considérablement renforcée au service des élèves en difficulté. Elle dispose désormais de programmes plus courts, plus lisibles, recentrés sur les connaissances fondamentales, qui détaillent les progressions annuelles prévues pour le français et les mathématiques. Ces programmes feront l’objet de deux évaluations des acquis des élèves en français et en mathématiques. L’une se déroule actuellement pour les élèves de CM2 et l’autre aura lieu, pour les élèves de C.E.1, en mai 2009.
Je rappelle que l’objectif de ces évaluations est de mesurer l’état des connaissances acquises ou, au contraire, insuffisamment comprises par les élèves, afin de pouvoir leur apporter sans délai l’aide qui s’impose en cas de difficulté. Aussi, je veux dire avec la plus grande fermeté que rien ne justifie que l’on cherche à faire échouer ces évaluations voire, pire encore, qu’on se refuse à les faire passer à ses élèves ou à en communiquer les résultats à leurs parents.
Savoir est un droit. Savoir ce que l’on sait ou ce que l’on ne sait pas est un droit aussi. Priver de ce droit les élèves et leurs parents n’est pas seulement une forme d’irrespect à leur égard. C’est aussi une dérive grave qui consiste à revendiquer et à organiser l’opacité du système scolaire, dont on sait pourtant qu’elle est la source de beaucoup d’injustices.
Or, toute la réforme de l’école primaire consiste, au contraire, à sortir de l’anonymat ces élèves en difficultés qui venaient grossir chaque années les statistiques de l’échec scolaire, pour leur proposer les solutions les plus adaptées, qu’il s’agisse des deux heures d’aide individualisée par semaine, ou encore des stages de remise à niveau en français et en mathématiques offerts durant les congés scolaires aux élèves de C.M.1 et de C.M.2. Là encore, je voudrais dire qu’il est parfaitement insupportable à tout esprit républicain qu’on prétende priver d’aide scolaire des élèves qui en ont besoin et qui y ont droit.
Je rappelle enfin que nous allons redéployer 3 000 professeurs des RASED pour les placer au plus près des besoins des élèves. 1 500 d’entre eux en particulier seront des maîtres surnuméraires présents dans les écoles où la difficulté lourde est la plus présente.
Je veux à présent poursuivre l’action entreprise à l’école primaire par un nouvel élan donné à l’école maternelle. Les programmes de 2008 détaillent les enseignements qui permettent aux élèves de se préparer à l’école primaire. Leurs contenus seront d’ailleurs exposés dans le guide réalisé en partenariat avec l’Association générale des enseignants de maternelle (AGEEM), guide qui sera distribué à l’ensemble des parents à compter du mois de mars 2009. Pour appliquer ces programmes, les enseignants de maternelle bénéficieront d’un plan national de formation à l’entrée dans le métier et de formation continue et de « ressources pour faire la classe » qui seront publiées à leur attention. Un pôle pédagogique spécifique créé, en outre, dans chaque département pour mieux appuyer les équipes pédagogiques et valoriser l’action de l’école maternelle au plan local.

On disait l’école primaire irréformable : elle est réformée. On s’était aussi progressivement résigné à cette fracture qui déchirait la voie professionnelle, dont plus d’un élève sur deux (56 %) ne poursuivait pas jusqu’au bac pro après l’obtention de son B.E.P. La rénovation de la voie professionnelle, qui a été concertée depuis septembre 2007 avec les organisations syndicales et les instances professionnelles, a d’ores et déjà permis à près de 67 000 jeunes de s’inscrire dans le cycle de référence en 3 ans près la classe de troisième. Ce cycle sera progressivement généralisé à la rentrée 2009. Naturellement, comme je l’ai constamment répété, les diplômes intermédiaires acquis en cours de cursus, notamment celui du BEP rénové, seront maintenus.
Réforme de l’école primaire, réforme de la voie professionnelle : j’ai voulu que ces réformes soient mises en place très rapidement, car elles concernent des publics qui, du fait de leur âge ou de leur parcours scolaire antérieur, sont souvent les plus fragiles.
Mon autre priorité, au cours des mois écoulés, a été de mieux répondre aux attentes et aux demandes exprimées par les élèves, les familles et les enseignants. A travers deux séries de mesures, l’assouplissement de la carte scolaire, d’une part, la scolarisation de 10 000 élèves handicapés supplémentaires chaque année en milieu ordinaire, d’autre part, j’ai voulu ouvrir plus largement les établissements scolaires, les écoles primaires, à la diversité sociale et au respect de l’autre.
Je veux souligner, à cet effet, la richesse des opérations menées dans le cadre de la dynamique « Espoir banlieues ». J’ai toujours attaché une grande importance à la réussite de ce projet, non seulement parce qu’il est piloté de façon admirable par Fadela Amara, mais aussi parce que les réalisations ou expérimentations que nous avons conduites ensemble depuis la rentrée semble produire beaucoup d’effets positifs. Vous en trouverez des exemples détaillés dans le dossier de presse qui vous a été remis. Nous allons poursuivre les efforts dans deux directions : les écoles de la deuxième chance parce qu’elles sont une main tendue à tous ceux qui au cours de leurs parcours scolaire n’ont pas pu surmonter leurs difficulté, et d’autre part, les internats d’excellence parce que l’Ecole doit aussi proposer aux élèves méritants les meilleures de condition de vie pour réussir et étudier sereinement.
J’ai voulu également améliorer de façon significative les relations entre l’école et les familles, parce que la confiance que les parents accordent à l’école est souvent la première condition du respect que les élèves portent à leur professeur. Cela suppose que les parents soient mieux informés de ce qui se passe à l’école, et c’est pourquoi j’ai tenu à ce que la nouvelle organisation et les nouveaux programmes de l’école primaire leur soient communiqués au début de l’année scolaire sous la forme d’un guide tiré à 5 millions d’exemplaires. Cela suppose aussi que l’école tienne mieux compte des contraintes des familles. C’était la volonté du Président de la République lorsqu’il a annoncé qu’il voulait que tous les enfants qui restent seuls chez eux en attendant le retour de leurs parents puissent être accueillis dans leur école ou leur collège après les cours s’ils le souhaitent. Près d’un collégien sur trois bénéficie des deux heures d’accompagnement éducatif qui sont proposées depuis la rentrée dernière dans tous les collèges sans exception, ainsi que dans toutes les écoles de l’éducation prioritaire. De même, les parents d’élèves scolarisés dans les écoles publiques du premier degré doivent pouvoir poursuivre librement leur activité professionnelle, y compris lorsque l’instituteur de leurs enfants a choisi de faire grève. C’est désormais possible grâce à la loi instituant un accueil minimum financé par l’Etat et organisé par les communes en cas de grève. Cette loi s’est déjà appliquée par deux fois et si elle n’a pas été appliquée partout avec la même rigueur, nous faisons tout pour faciliter sa mise en œuvre dans les communes qui, de bonne foi, ont pu rencontrer des difficultés de mise en œuvre.
Les enseignants, enfin, ont commencé à percevoir les effets de la revalorisation de leur condition. D’une part, grâce à la défiscalisation des heures supplémentaires qui leur a permis, dans les faits, d’être beaucoup mieux rémunérées lorsqu’ils acceptent de s’engager dans des activités complémentaires à leur service. Je rappelle qu’un enseignant qui effectue cette année trois heures supplémentaires-années (HSA) gagnera entre 3 900 et 5 500 euros par an, soit une moyenne de 4 400 euros défiscalisés. Ils doivent aussi être mieux traités, mieux considéré par l’Etat-employeur, qui n’a souvent pas su être suffisamment proche d’eux, notamment aux moments les plus difficiles de leur carrière. C’est pourquoi nous avons créé un service d’aide et de conseil sous la forme d’une plate-forme téléphonique qui a rencontré un grand succès puisqu’elle a permis de répondre à la demande de 21 000 enseignants.
La revalorisation de la carrière des enseignants passe aussi par une élévation de leur niveau de recrutement. A partir de 2010, tous les enseignants seront désormais recrutés au niveau du master, sur la base de concours nationaux recentrés sur la maîtrise des connaissances disciplinaires, la capacité à organiser et à présenter un enseignement et la connaissance du système éducatif. Les avantages de cette réforme ne font pas de doute, non seulement parce que les étudiants auront eu l’occasion d’effectuer des périodes d’observation et des stages de pratique accompagnée dans des établissements scolaires, au cours de leur master. En outre, je mettrai en place des dispositifs complémentaires de bourses au mérite et de complément de bourse sociales pour attirer vers le métier d’enseignant beaucoup d’étudiants motivés, bien formés, de toutes les origines sociales. Cette élévation du niveau de qualification des enseignants leur ouvre aussi de nouvelles perspectives professionnelles et financières, dont ils ont déjà perçu les prémices avec le versement aux enseignants débutants d’une prime de 1 500 euros à la rentrée 2008. Nous allons continuer à améliorer les perspectives professionnelles des enseignants déjà dans le métier, puisqu’ils sont les acteurs des réformes que nous conduisons, en poursuivant les discussions avec les partenaires sociaux pour améliorer le déroulement de carrière tant sur un plan salarial que qualitatif.
Enfin, revaloriser les enseignants, c’est aussi les reconnaître pour ceux qu’ils sont : des passeurs, des intellectuels qui doivent pouvoir accéder librement à tous les lieux de culture. C’est pourquoi, à compter du 04 avril prochain, tous les enseignants pourront accéder librement et gratuitement, au moyen d’un « pass enseignant » aux musées et monuments nationaux dépendant de l’Etat (soit environ 40 musées et 100 monuments nationaux)
Après ce tour d’horizon des réformes engagées et dont la mise en œuvre est appelée à se poursuivre tout au long de l’année scolaire, je voudrais vous présenter les chantiers que je me propose d’engager au cours des prochains mois, en accord avec le Président de la République.
La priorité, vous le savez, c’est de relancer la concertation sur la réforme du lycée, comme je m’y suis engagé à la mi-décembre. C’est la mission que j’ai confiée à Richard Descoings, le directeur de l’Institut d’études politiques de Paris, qui devra élargir le spectre de cette consultation à de nouveaux acteurs : l’ensemble des lycéens, les professeurs, les familles et la société civile.
L’un des objectifs de cette réforme, vous le savez, est de bâtir une organisation des enseignements qui permette aux lycéens, tout en acquérant les connaissances indispensables à tout futur bachelier, de commencer à faire des choix sur son orientation future. Nous pouvons prendre du temps pour repenser l’organisation des enseignements au lycée ; mais je veux être en mesure de proposer, dès à présent, de nouveaux services d’orientation à l’attention des élèves et de leurs familles, car nous devons mettre fin à ce délit d’initiés qui consiste à réserver l’information sur les formations les plus prestigieuses aux seuls élèves issus des milieux favorisés. Je veux notamment que les parents puissent entrer directement en contact avec un spécialiste des questions d’orientation pour obtenir toutes les informations et tous les conseils qui leur paraîtront nécessaires. Ce service sera assuré par des équipes mixtes, placées sous l’égide de l’ONISEP et comprendront notamment des personnels de l’ONISEP et des conseillers d’orientation psychologues (COPSY).
J’ai donc décidé de mettre en place, dès la rentrée 2009, un service d’aide à l’orientation qui sera accessible par téléphone et par Internet, tous les jours de la semaine jusqu’à 20 heures. Le site de l’ONISEP sera rénové pour intégrer un système de géolocalisation actualisée des formations disponibles dans la région de l’élève. Chaque élève saura quels enseignements sont dispensés, et quelles formations sont proposées, à quel endroit. Je veux aussi renforcer l’action des conseillers d’orientation dans les établissements qui connaissent les problèmes d’insertion professionnelle et les décrochages les plus lourds. Enfin, je propose que les lycées puissent créer au cours de la prochaine année scolaire, et sur la base d’une expérimentation volontaire, une semaine de l’orientation située en milieu d’année scolaire. Ce sera un temps privilégié d’écoute et de conseil, ouvert à part égale sur le monde économique et sur le monde universitaire qui permettra au lycéen de choisir de manière éclairée sa série, d’affiner ses choix d’enseignements optionnels et définir son orientation après le baccalauréat.

Naturellement, la première condition d’une orientation réussie, c’est la parfaite assiduité des collégiens et des lycéens. Nous savons tous, en effet, qu’il existe une forte corrélation entre le taux d’absentéisme, l’échec scolaire et la précarisation des jeunes qui sortent des lycées, sans aucune qualification ni aucun diplôme, au nombre de 150 000 par an. Je n’hésite pas à le dire, l’absentéisme est un véritable fléau qui mine l’avenir de nos jeunes, au moment même où ils ont souvent le plus besoin d’être soutenus et encadrés. Les expériences déjà nombreuses menées pour enrayer ce phénomène ont permis d’établir que son traitement nécessite une réponse rapide et une information immédiate et souvent répétée avec les familles. Mais cela suppose que l’établissement scolaire ne se contente pas d’une simple information ou d’une convocation des familles, laquelle reste souvent sans effet. Les établissements doivent pouvoir aller au contact des familles afin de discuter de la situation de l’élève absentéiste et de permettre son retour rapide dans l’établissement scolaire. A cette fin, nous allons lancer sans délai le recrutement de 5 000 « médiateurs de réussite scolaire », ,. Ils seront recrutés sur des emplois contrats aidés et devront comprendre les ressorts sociaux et familiaux des quartiers d’où proviennent les élèves. Je veux que d’ici un an, nous ayons réussi à faire diminuer de 30% le nombre d’élèves absentéistes des 100 établissements où ce phénomène est le plus flagrant. Et puis je veux aussi travailler avec Fadela Amara pour que nous soyons en mesure de réduire de 10% le décrochage scolaire dans les 215 quartiers de la politique de la ville et d’augmenter de 1 0% les solutions individuelles « positives » pour les décrocheurs repérés.

En luttant contre l’absentéisme et le décrochage, nous devons insister à nouveau sur la sérénité indispensable à la bonne transmission du savoir dans les établissements scolaires. Les violences restent encore trop souvent, dans certains établissements, une réalité quasiment quotidienne. A l’échelle nationale, le logiciel SIVIS qui recense les violences les plus graves compte 1,6 incidents graves pour 1 000 élèves. C’est trop dans un ministère qui compte près de 12 millions d’élèves.
Je veux que les professeurs soient mieux protégés dans leur intégrité et mieux formés dans leur activité pour pouvoir réagir efficacement à des situations de violence. Je crois en particulier que les procédures disciplinaires doivent être plus efficaces et plus rapides, et que les réponses disciplinaires doivent être plus pragmatiques. Cela suppose que les élèves soient mieux informés des règles de conduite et des sanctions encourues.
Il y a quelques mois, j’avais demandé à Laurent Huet, qui est un jeune magistrat, d’identifier des pistes de travail en vue de la rédaction d’un code de la paix scolaire qui serait applicable à l’ensemble des établissements scolaires. Après avoir passé en revue l’ensemble des mesures existantes, il m’a proposé de porter au débat des mesures nouvelles telles que la mise en place de mesures d’utilité collective de réparation (travaux d’intérêt généraux), soit comme sanction, soit comme alternative à une sanction et d’adapter les mesures disciplinaires à la gravité des actes commis. Je débattrai de ces propositions dans les semaines qui viennent avec nos partenaires, notamment les chefs d’établissement, et les présenterai au Conseil supérieur de l’éducation. Le traitement de la violence scolaire est une question sensible, qui mérite une large concertation avec nos personnels. Je veux que nous ayons cette discussion, sans tabou, et que nous donnions aux chefs d’établissement les moyens qui leur manquent pour assurer la parfaite sérénité de leur établissement scolaire. En attendant, je propose que les nouveaux enseignants disposent, s’ils le souhaitent, du module de formation à l’autorité expérimenté dans l’académie de Créteil et qui a donné des résultats très probants.

Enfin, ce programme de travail ne serait pas complet s’il ne faisait pas toute sa place à la question, devenue cruciale, des nouvelles technologies dans la diffusion du savoir à l’école. Au cours des précédents mois, j’ai décidé de déployer de nouveaux outils numériques, en particulier des tableaux blancs interactifs et du matériel de visioconférence.

A partir de la rentrée prochaine, nous allons marquer une avancée décisive en créant, au côté des 30 académies physiques qui structure la géographie administrative de mon ministère, une académie en ligne d’un genre nouveau. Elle offrira notamment la possibilité de télécharger librement, gratuitement, l’intégralité des enseignements correspondant au programme de la scolarité obligatoire et du lycée, du cours préparatoire à la terminale. Il s’agit de mettre à la disposition des adultes qui ont interrompu précocement leur parcours scolaire, des ressources pédagogiques leur permettant de se préparer par eux-mêmes à certains examens ou de pouvoir suivre le travail scolaire de leurs enfants.
Il s’agit également de proposer certaines options ou langues rares dans des territoires où cette offre n’existe pas, agissant ainsi dans le sens d’une meilleure égalité des chances.
Par ailleurs, ces supports de cours pourront être téléchargés depuis les pays en développement, notamment les pays francophones.
Enfin, cette académie en ligne proposera également des services nouveaux aux élèves et à leurs familles, dans le prolongement de l’offre scolaire existante, sous la forme d’une aide scolaire proposée à distance, par le biais d’une plate-forme téléphonique et sur Internet, notamment durant les congés d’été, offrant ainsi à tous les élèves les mêmes possibilités d’être soutenus et accompagnés dans leur travail scolaire.

Mesdames et Messieurs les journalistes,
Vous le voyez, c’est une année riche qui s’annonce pour le ministère de l’Education nationale. On m’a souvent demandé, au cours des derniers jours, comment ces mesures s’articulaient avec ma lettre de mission, si cette dernière était achevée, et quels enseignements il convenait d’en tirer sur la conduite des actions au sein de ce ministère. Je vous répondrai tout simplement que la lettre de mission que le Président de la République m’a adressée s’inscrit en référence à un discours beaucoup plus large et beaucoup plus ambitieux encore, celui de sa campagne présidentielle, dans lequel il affirmait qu’il n’y a pas de projet politique sans projet scolaire, ni progrès social qui ne passe par les progrès de l’école. Le programme de travail que je viens de vous exposer constitue une étape supplémentaire dans la mise en œuvre de cette ambition. Car c’est à l’échelle du quinquennat qu’il faudra faire le compte des réformes entreprises et mesurer l’ampleur des résultats obtenus."

1 commentaire:

Anonyme a dit…

merci papy, j'arrive par chez Lorent et ses taille-crayon....
j'ai relayé la grève chez moué...
bises et bonne soirée à toi